Préserver le patrimoine

Sauver la nature

Protéger la population

Initiative sur les résidences secondaires : Ne manquons pas cette chance de dire OUI !

par Vera Weber

Depuis des dizaines d'années, la construction de résidences secondaires dans les régions touristiques de Suisse part à la dérive. Spéculateurs, géants de la construction, requins de l'immobilier bétonnent sans retenue notre précieux sol et par là même, notre avenir. Le résultat est une nature défigurée, des volets fermés, des lits froids et des prix immobiliers qui s'envolent, expulsant la population locale.

Une acceptation de l’initiative «pour en finir avec les constructions envahissantes de résidences secondaires» stoppe la défiguration de notre paysage, le gaspillage de notre sol et par là, la mise en péril du tourisme et de l’hôtellerie. Elle permet que notre sol soit à nouveau utilisé de manière judicieuse et mesurée, garantissant une occupation rationnelle du territoire. Ces objectifs sont inscrits dans notre Constitution fédérale, mais sont violés par la construction de résidences secondaires restant vides la plupart du temps.

Cette construction débridée met en danger notre capital touristique unique. Nous mettons ainsi doublement en danger le tourisme: Les nuitées reculent dans les hôtels et les restaurants accueillent moins de clients. Ce sont des emplois durables perdus dans le tourisme et le commerce pour la population locale. Dans le même temps, nous défigurons ce qui est précisément ce que recherchent les touristes chez nous: nos sublimes paysages de montagne avec leurs villages traditionnels.

L'Autriche nous montre la voie depuis des années: Au Tyrol, la part des résidences secondaires est limitée à 8% et l'ensemble du secteur touristique suisse jette un regard envieux vers l'Autriche depuis des années, tout en conseillant à la Suisse de suivre l'exemple de notre voisin.

La révision de la loi sur l'aménagement rend la balle à toutes les communes qui ont autorisé, voire soutenu, la construction envahissante de résidences secondaires. C'est aussi naïf que de confier des poules à un renard en espérant qu'il deviendra végétarien.

Notre initiative est claire, raisonnable et orientée vers l'avenir, elle exige une limitation des résidences secondaires à 20% par commune. Là où ce taux est déjà supérieur, il y aura un arrêt des constructions de résidences secondaires, mais pas des logements de vacances touristiques, utilisés commercialement (parahôtellerie). Cela signifie que les communes seront forcées de choisir une voie plus durable en matière de politique de construction et de créer des offres plus concurrentielles sur le plan touristique.

Le fédéralisme n'est pas la protection d'intérêts particuliers locaux mais leur prise en compte dans le cadre de l'intérêt commun au niveau national. 

Parce que le problème des résidences secondaires n'a pas pu être réglé pendant des dizaines d'années et qu'il met en danger la qualité de vie et l'environnement, une réglementation nationale se fait, au contraire, pressante.

Un OUI est une chance pour l’avenir de notre pays, ainsi qu’un acte de raison.

Vera Weber

Revenir